2018 est, comme vous le savez, l’année du centenaire de
l‘armistice de la guerre de 14/18.
Les médias et tous autres supports, nous abreuvent de
reportages filmés ou photographiés de cette époque. Parfois certains sont colorisés
et apportent une note plus touchante encore….
Ce formidable travail de mémoire rend exceptionnel notre
rapport à toutes ces personnes sacrifiées. Ici pas de nationalité, seulement
des hommes et des femmes qui ont souffert.
Aucune famille n’a été épargnée. Nous avons tous un parent
mort, disparu, blessé, etc… Nous sommes imprégnés de cette période, de cette
boucherie.
Grâce à ce travail de mémoire, vous avez permis à beaucoup
de partir dans la lumière, de leur permettre de sortir de ce bourbier nauséabond.
Ces âmes étaient coincées dans des tranchées, au fond des trous d’obus, dans
les forêts et autres lieux. Par cette mémoire collective et profonde, vous leur
avez permis d’être reconnus et parfois nommés. Une seconde chance pour eux,
afin d’être libérés. Nous, les vivants, leur avons accordé cette PAIX qui leur
faisait tant défaut. Ces âmes se sont sacrifiées deux fois, en n’acceptant pas
de quitter ces lieux. Certains restent car leurs frères d’armes étaient là,
couchés à terre sans vie. D’autres ne sachant pas que la guerre est terminée et
vivant inlassablement les mêmes instants. Des hommes ne supportant pas d’avoir
tué et d’avoir vécu ainsi. Toutes ces souffrances indéfinissables, les ont
condamnés à une double peine.
Par notre mémoire collective et l’amour qui émanaient de ces
souvenirs, vous avez éveillé ces morts afin de les libérer d’un tourment vieux
de cent ans. Quel formidable élan d’amour venant des quatre coins du monde pour
élever ces âmes vers d’autres horizons. Quel bonheur transmis. Et cela ne se
termine pas à la date de commémoration du 11 novembre 2018. OH NON. Vous
célébrez cette énergie d’amour et de libération sans le savoir.
Toutes ces âmes n’ont pas fait le choix de
« rester » après leur décès. Une très grande partie a quitté ses
lieux pour rejoindre d’autres sphères. Heureusement……
N’oublions pas ces animaux » nécessaires à l’effort de
guerre », chevaux, chiens, bœufs, etc… Eux aussi ont payé un lourd tribu.
Mon grand-père maternel, mon pépé, est revenu trépané de
cette guerre. Toute sa vie, il a souffert de maux de tête abominables et de
crises d’épilepsie. Son décès est la suite logique de cet éclat d’obus figé
dans son crâne. Contrairement à d’autres, il est revenu de cet enfer. Il
épousera ma grand-mère, aura treize enfants, et plusieurs petits-enfants. Il
sera cantonnier. Il traversera la guerre de 39/45. Il nous quittera à l’âge de soixante
quatorze ans, chez lui dans son lit.
D’autres membres de ma famille, paternelle ou maternelle,
ont vécu cette guerre, Certains sont revenus, d’autres pas…