mercredi 29 juin 2022

Veillée mortuaire

La vie d’aujourd’hui est très différente de celle de nos parents et grands-parents. Tout va très vite. Le temps n’est plus précieux. On court après.  On ne se laisse pas le temps de … J’aurais dû prendre le temps. Combien me reste-t-il de temps ? Ces phrases combien de fois les avons-nous dites ?

 

« C’était mieux avant » d’après certains. Ne pas juger, la vie est en perpétuelle évolution.  Les technologies ont leur place. C’est leur utilisation qui est discutable parfois. Avancer avec son temps, ne veut pas forcément dire de tous reléguer au fond d’un placard et de fermer définitivement les portes.

Une tradition, en particulier, disparaît, la veillée mortuaire.

Nos anciens prenaient le temps d’honorer leurs morts et leur dire au revoir.

Un rituel se mettait en place.  

Un voile est posé sur les miroirs, les volets fermés, les rideaux tirés, des cierges placés dans la chambre où le corps est couché. Des prières sont dites. Chacun se recueille auprès du défunt. Un dernier regard, un dernier adieu à cette personne qui n’est déjà plus là physiquement.

Des voiles posés sur les miroirs empêchent l’âme du défunt d’être prisonnier des reflets de celui-ci. Ainsi l’âme protégée prend son envol en se libérant de son corps physique.

La veillée est importante car elle permet de rassembler les membres d’une famille et les proches du défunt. Ainsi la parole est donnée afin d’évoquer le disparu ou la disparue. Et cela est primordial. Ici les vivants partagent des moments de vie dans la bienveillance de l’être aimé.

Le corps physique est mort mais l’âme est bien vivante. Elle va entendre et voir les gens rassemblés lors de cet évènement. Accompagner un être disparu lui permet de partir sereinement avec de l’Amour afin que son passage dans l’Au-Delà soit doux et apaisant.

Certains pratiquent encore ce cérémonial. Mais nous sommes si peu.

Beaucoup décèdent dans des structures. Peu reviennent chez eux.  Décision personnelle des familles. Affronter la mort en face, n’est pas chose facile. C’est tellement plus rassurant entre les murs d’un hôpital où autres lieux externes à l’endroit où a vécu le défunt. Je ne juge pas, j’énonce simplement une réalité. Papa n’est pas rentré chez lui après son décès. Maman ne le souhaitait pas.

Parfois, les cercueils sont déposés à l’église en attendant la cérémonie. Papa est resté seul, deux heures dans cet endroit. Cela avait créé un malaise en moi. Et certainement chez mes sœurs aussi. Aujourd’hui j’agirais différemment et resterais auprès de lui.

Face à la mort, nous réagissons tous différemment selon notre éducation, notre histoire, notre évolution, etc…

Nous ne mourrons pas seuls. Il y a toujours « un être » que l’on a connu sur terre, heureux de nous accompagner lors de ce voyage. (J’évoque un « être » mais ils sont plusieurs.) Alors faisons comme ces « autres » prenons le temps d’accompagner nos morts. Pour EUX, pour Nous.

Prenons le temps de dire adieu à nos chers disparus


La barque symbolise le passage.





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